Dans le poulailler… elle manque.

La nature n’est pas cruelle, elle est ce qu’elle est.

Dans la rudesse de l’hiver, les bêtes cherchent pitance.

Un autour, sans doute, vient de voler la vie d’une de nos jeunes poules.

Il avait faim, elle trottait souvent toute seule, il l’a vue de son regard affamé, elle en a fait les frais. Elle était encore si gaie le matin avec les copines.

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Ce n’est pas une joyeuse nouvelle du poulailler, les trois autres, apeurées s’étaient réfugiées sous les thuyas, recroquevillées les unes contre les autres.

Le lendemain, elles ne sont guère sorties du poulailler, Joëlle leur avait pourtant fait la trace pour qu’elles trouvent un peu d’herbe et s’égaient à nouveau.

L’autour veillait encore, il voulait sûrement retrouver sa proie, mais ce qu’il en restait avait été mis sous la haie recouvert de neige.

Il n’est pas de vie sans mort, cependant éphémères que nous sommes veillons à l’élan qui nous anime.


« ….

Mais parce qu’être ici c’est beaucoup. Et qu’ici,

Apparemment, tout a besoin de nous, ces choses

Éphémères qui étrangement nous appellent.

Nous, les plus éphémères. Une fois chaque chose,

rien qu’une fois. Une fois et c’est tout. Et nous aussi

rien qu’une fois. Et jamais plus. Mais une fois,

quand ce ne serait qu’une fois. Avoir été cela:

de cette terre, voilà qui semble irrévocable.  »

Rilke, neuvième élégie (extrait).

Pour Aglaë aussi, c’était important d’avoir été là, de cette terre.

Et tout à l’heure on s’enchantera encore.

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9 réflexions au sujet de « Dans le poulailler… elle manque. »

  1. almanito

    Triste fin pour Aglaé mais pas si triste que si elle avait succombé à une maladie ou à la prédation humaine qui me révolte toujours. Tu lui consacres une jolie page en compagnie des mots émouvants de Rilke, c’est très beau. Et pour finir une image réjouissante de la vie, parce qu’il faut malgré tout l’aimer cette vie belle et injuste.
    Il n’y a pas moyen de couvrir momentanément cet enclos d’un grillage, le temps de l’hiver?

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    1. polly Auteur de l’article

      Ce n’est pas un enclos, c’est 3000 mètres carré de liberté! Quand Gaïa est là, pas de problème, elle veille, mais elle part souvent en balade aussi, c’est pendant son absence que l’attaque s’est produite, et un rapace c’est hyper silencieux.
      Oui, la vie est injuste mais qu’elle est belle aussi, à condition de savoir en tirer toute la saveur.
      Quant à la prédation humaine, c’est la pire. Les hommes sont les créatures les plus cruelles qui soient et rien n’est naturel dans cette cruauté.

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    1. polly Auteur de l’article

      Ma chienne est toujours affectée lorsque quelqu’un manque dans sa maison et puis l’élan de vie prend le dessus.
      C’est ainsi, nous sommes tous programmés pour mourir un jour, mais avant savourons.

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    1. polly Auteur de l’article

      Elle était si dégourdie, et pourtant…
      Je suis bien de ton avis, les animaux sont à chérir, ils nous donnent énormément à condition de savoir les regarder et être avec eux sans préjugé.

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